Bertrand Renouvin récolte 43722 voix. Chaban organise ce qui s'avérera une maladresse tactique. Le candidat, qui ne supporte pas l’avion, a loué un autorail de deux voitures et effectue ses déplacements à travers la France par ce moyen de transport ; de ce fait il ne peut de toute la campagne remettre les pieds à son quartier général, qu’il a eu de surcroît la fort peu judicieuse idée de baser à Tours et non à Paris comme tous ses concurrents. en cas d'empêchement ou décès d'un candidat avant le premier tour, l'élection est reportée ; en cas d'empêchement ou décès d'un candidat qualifié pour le second tour, il est procédé de nouveau à l'ensemble des opérations électorales. Un sondage Sofres réalisé le lendemain enregistre une légère hausse des intentions de vote pour Valéry Giscard d’Estaing, à 51,5 %, qui reviennent à 50 % dans les jours qui suivent. en ligne des id�es et des id�ologies politiques, Centre d'information sur le gaullisme et les mouvements gaullistes, Portail de la R�publique indivisible, la�que, d�mocratique et sociale. Valéry Giscard d'Estaing recueille plus de 60 % des suffrages chez les agriculteurs, les cadres supérieurs, les commerçants et artisans, chez les catholiques pratiquant régulièrement et chez les plus de 65 ans. En revanche, il ne fait guère de doute que les pressions de ce groupe ont concouru à l’épisode Messmer du 9 avril. Comme le principal adversaire est le ministre sortant de l’Économie et des Finances, on l’affaiblira en rappelant ses résultats, tout en se réfrénant des attaques contre sa personne : d’où l’importance donnée aux thèmes de la hausse des prix et des inégalités sociales. Là encore, c’est Valéry Giscard d’Estaing qui innove en choisissant d’exposer aux projecteurs ses quatre enfants, qui forment une pièce importante du système que monte l’équipe giscardienne pour construire l’image du candidat. Par d’autres méthodes, Alain Lancelot estime que parmi ces abstentionnistes repentis, il y en aurait cinq sur huit qui auraient choisi le président élu[120]. Ces critiques sont rapportées par Jean-Paul Salles. Du côté de François Mitterrand, pas de surprise : la rose, emblème de son parti, est aussi l’emblème de sa campagne. Résultat du 1er tour de l'élection présidentielle de 1974, en pourcentage des suffrages exprimés. Deuxième tour : 19 mai 1974 A l'issue du second tour, Valéry Giscard d'Estaing est élu pour sept ans président de la République Française, avec 50,81% des suffrages exprimés. Mais la candidature la plus préjudiciable à Jacques Chaban-Delmas serait celle du Premier ministre en poste, Pierre Messmer, au nom de l'héritage du Président défunt, avec la légitimité que peut lui conférer sa fonction. Le déroulement de l'élection de 1974 semble donc clair : il y a un candidat de gauche, François Mitterrand, et deux candidats à droite, un candidat gaulliste et un candidat des Républicains Indépendants. Celui-ci a néanmoins à justifier ses choix auprès des « politiques » qui l’entourent et on lui laisse sans doute moins la bride libre qu’à son homologue du camp d’en face. Il fallait le dire ». Si certaines sont techniques (l’obligation d’envoyer les signatures de présentation des candidats sur des « formulaires officiels »), l’une au moins est plus directement politique puisque le Conseil recommande d’augmenter le nombre de présentations requises pour autoriser une candidature. Il se résout après le premier tour à faire quelques concessions au nouveau goût du jour. Plusieurs auteurs voient dans cette fuite bien opportune la patte de Jacques Chirac. Les dates du scrutin sont fixées en Conseil des ministres et publiées au Journal officiel[2]. Sur le papier, en supposant les reports parfaits, François Mitterrand dispose donc de 47,3 % des suffrages. Si ses concurrents directs du Front communiste révolutionnaire peuvent fustiger dans Rouge son « électoralisme »[48], le pari est réussi : son résultat électoral, 2,33 % des suffrages exprimés, est des plus réjouissants pour un parti jusqu’alors peu médiatique. Le périodique Le Monde - Dossiers et documents a consacré en 1974 un numéro à l’élection présidentielle qui venait de se dérouler. google_color_url = "333333"; Pour Valéry Giscard d’Estaing, deux fleurs sont mises côte à côte pour évoquer le « changement dans la continuité » : le myosotis, symbole de fidélité, et le muguet, fleur du renouveau. Dernier épisode le 17 mai où un fonctionnaire de second plan de l’ambassade soviétique réagit avec vivacité à des propos anticommunistes du lieutenant de VGE, Michel Poniatowski, propos qui avaient auparavant suscité une protestation du PCF. Au même niveau, le numéro un de l’équipe de la rue de la Bienfaisance est Michel d’Ornano, qui en dirige la réflexion politique assisté d’une équipe rapprochée de trois collaborateurs : Jacques Dominati (par ailleurs chargé de la campagne en région parisienne), Jean-Pierre Soisson (pour la campagne en province et outre-mer) et Roger Chinaud à l’organisation générale. Les observateurs de la vie politique ne s’y trompent pas : c’est un coup de poignard dans le dos[65] rédigé en termes diplomatiques, et une opération à peine camouflée de soutien à Valéry Giscard d’Estaing[66]. Il n’est pas simple de savoir si on doit lire dans cette géographie le maintien d’un « noyau dur du gaullisme »[121] ; ce qui est indéniable c’est que ces régions sont toutes des régions favorables à la gauche : sauf exceptions localisées, les endroits où le score de Chaban est honorable au premier tour, ce sont des endroits où François Mitterrand sera en tête au second tour[122]. À gauche, pas d’innovations aussi mémorables. Pierre Avril, « Aspects juridiques de l’élection présidentielle des 5 et 19 mai 1974 », Sylvie Colliard renvoie notamment à un point de vue de, Lucien Boucharenc et Jean Charlot, « L’étude des transferts électoraux », dans, Dans son article cité en référence bibliographique, Ces exceptions locales se rencontrent là où un baron du gaullisme bien implanté l’a soutenu, comme à. Les observations sur la répartition des votes Laguiller et Dumont sont issues de l’article de Jacques Ozouf, qui publie une cartographie des résultats de ces candidats, Nicolas Denis, « Du 5 mai 1946 au 19 mai 1974 », dans. Après avoir envisagé plusieurs candidatures, c’est finalement René Dumont, un agronome renommé retraité de soixante-dix ans, qui porte les couleurs de l’écologie. Enfin un ami personnel du candidat, François de Grossouvre le suit « comme une ombre » et est pour lui « tout à la fois confident, garde du corps et médecin »[85]. Le scrutin. Les partis ne sont pas représentés en tant que tels. Les nervis qui veillent au grain dans les meetings se font remarquer par des violences dont la presse de gauche fait ses choux gras ; ainsi notamment dans les deux meetings bretons du 24 avril : à Rennes un perturbateur doit être hospitalisé inconscient, à Brest un médecin en situation de handicap qui a pris verbalement la défense d’un perturbateur tabassé est lui-même roué de coups et jeté au sol depuis un escalier et doit être hospitalisé pour une quadruple fracture de l’avant-bras[83]. C’est dans ce contexte qu’on peut apprécier un incident à la limite du juridique et du politique. Enfin plusieurs syndicats professionnels apportent dans les jours qui suivent leur soutien à la candidature de François Mitterrand : en premier lieu la CGT et la CFDT, mais également la FEN et le MODEF. google_ad_format = "120x240_as"; Président de l'Assemblée nationale de 1958 à 1969 puis Premier ministre de Georges Pompidou de 1969 à 1972, il peut incarner une fidélité au gaullisme qui ne se résout pas au passéisme – il reprend sous forme de slogan de campagne le thème qui avait déjà été le fil directeur de son passage à Matignon : la « Nouvelle société ». Dans sa conférence de presse du 12 avril 1974, il présente ses propositions qui sont la reprise des mesures annoncées par le programme commun de 1972 conjuguées à certains idéaux socialistes. À l’origine, membre d’un parti à l’image droitière, le CNIP d’Antoine Pinay, Giscard a quitté ce mouvement en 1962 lorsque celui-ci est entré en conflit avec le président Charles de Gaulle. Sur les affiches de VGE, on lit simplement : « Un vrai Président ». Néanmoins, le parti trotskiste sait construire sur ce premier socle et « Arlette » mène cinq autres candidatures consécutives qui s’échelonnent jusqu’en 2007. Comme il l’avait fait à l’occasion de la démission du général de Gaulle[103], le Conseil se réunit et fait publier une déclaration constatative[104]. Le scrutin est fixé pour le 5 mai (premier tour) et le 19 mai (second tour). Becker, "Le patronat joue son propre tiercé" par Jacqueline Grappin, dans. L'élection présidentielle de 1969 met aux prises 7 candidats. La majorité en place ne tarde guère à trouver son candidat : Georges Pompidou, ancien Premier ministre de De Gaulle a su, depuis son éviction au profit de Maurice Couve de Murville, se faire soutenir par lensem⦠Si le débat du second tour est un événement marquant de la campagne, les émissions de la campagne officielle eurent aussi de l'importance[101] : tout en cultivant son image de « grosse tête », Valéry Giscard d’Estaing est le candidat qui a le mieux compris que la communication à une très large audience exige d’être simple pour être clair. Élection présidentielle de 1974 - Second tour Suffrages exprimés François Mitterrand 49,19% François Mitterrand 49,19% Valéry Giscard d'Estaing 50,81% Valéry Giscard d'Estaing 50,81% Infographie Laurent de Boissieu pour France-politique.fr. Aucune rupture de style entre les deux tours. Le gaullisme avait nettement séduit ces départements ouvriers, le Parti socialiste et dans une moindre mesure son allié communiste bénéficient de son reflux. Dans cette dernière décision, les commentateurs notent un léger infléchissement de jurisprudence : alors qu’en 1969 en cas de présentation multiple par un même signataire, le Conseil constitutionnel avait retenu la première présentation reçue[108], il considère désormais la totalité des présentations émanant d’un même élu comme nulles. Il est remplacé par Pierre Messmer. Le format retenu privilégie un seul débat, d'une durée de deux heures, dans lequel les animateurs n'interviennent pas. On pouvait imaginer soutien plus enthousiaste. Sans doute, comme les études des transferts de voix le montrent (un quart des électeurs d’Arlette Laguiller déclare se reporter sur Valéry Giscard d’Estaing au second tour), une partie non négligeable de son électorat a-t-il été motivé par la sympathie pour une femme du peuple et non par ses appels à la Révolution. Pour sa part, François Mitterrand jette son dévolu sur un étage de la tour Montparnasse, sur la rive gauche. Plus curieusement, il se refuse à toute déclaration avant le 19 avril date d’ouverture de la campagne officielle[42]. Ainsi sa fille Jacinthe figure-t-elle à ses côtés sur l’une des grandes affiches de sa campagne[102] tandis que l’aînée Valérie-Anne, étudiante à Sciences Po, est particulièrement active dans l’équipe de campagne et présente dans les pages photo des magazines.